LA FAUNE MARINE

LES CÉTACÉS

Rorqual commun (Balaenoptera physalus)
≥ 20 m en Méditerranée / 50 à 70 t
Population en Méditerranée : 3 000, évoluant préférentiellement au niveau de la plaine abyssale (profondeur 2000 m). Plus d’un millier de Rorquals viennent s’alimenter en Mer Ligure de juin à novembre.
Identification : en Méditerranée, le plus grand cétacés à fanons (les Mysticètes)
Silhouette très allongée. Animal discret trahissant sa présence par son souffle puissant (6 m de haut) et vertical. Aileron dorsal minuscule et falciforme. Coloration grise, excepté la mâchoire inférieure droite blanche. Animal solitaire ou vivant en petit groupe (2 à 3 individus). Effectue 6 à 10 respirations en surface avant de « sonder » 10 à 15 mn.
Seule baleine régulière de Méditerranée.

Cachalot (Physeter macrocephalus)
12 à 18 m / ≥ 40 t
Population en Méditerranée occidentale : environ 500 individus.

Évoluant préférentiellement au niveau de la plaine abyssale (profondeur 2000 m) et des canyons sous marins.
Identification : le plus grand représentant des cétacés à dents (les Odontocètes)
Animal très trapu de coloration grise. La tête représente 1/3 du corps. Le souffle oblique (45° du côté gauche) et la queue observable hors de l’eau lorsque l’animal plonge, sont 2 critères caractéristiques permettant d’identifier l’espèce à distance.
Ventilation en surface de 5 à 40 mn, plongée de 45 à 120 mn pouvant atteindre les 2 000 m de fond.

Grand dauphin (Tursiops truncatus)
2,5 à 3,5 m / 200 à 400 kg
Population en Méditerranée : 200 en Corse, 200 dans le Golfe du Lion, une petite population autour des îles d’Hyères. Espèce très côtière.
Identification : dauphin à bec
Animal trapu à robe entièrement grise plus claire sur le ventre. Escorte volontiers les embarcations.

Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba)
1,8 à 2,2 m / 80 à 150 kg
Population en Méditerranée : 300 000 dont 40 000 dans le sanctuaire PELAGOS – espèce la plus commune
Identification : dauphin à bec
Animal très démonstratif reconnaissable à :
- son « écharpe » blanche partant de l’œil et remontant sur le flanc jusqu’à la nageoire dorsale.
- ses 2 rayures noires partant de l’œil et parcourant le flanc jusqu’à la nageoire pectorale et l’anus.

Globicéphale noir (Globicephala melas)
4 à 8 m / ≥ 3 t
Population en Méditerranée : 2 000 à 10 000 en Méditerranée nord-occidentale, évoluant préférentiellement au niveau de la plaine abyssale (profondeur 2000 m).
Identification : dauphin sans bec
Robe entièrement de couleur noir- excepté une tache blanche en forme d’ancre au niveau de la poitrine. Nageoire pectorale très longue est étroite. Les mâles, bien plus grands que les femelles, possèdent un aileron dorsal bulbeux. Espèce grégaire à déplacement lent. Espèce très curieuse vis à vis de l’homme et des embarcations.

Dauphin de Risso (Grampus griseus)
3 à 4 m / 400 à 600 kg
Population en Méditerranée : 3 000 individus dans le bassin nord-occidental, évoluant préférentiellement sur le rebord du talus continental
Identification : dauphin sans bec
Surnommé le « balafré » en raison de nombreuses cicatrices présentes sur le corps. Grosse tête bulbeuse et grand aileron dorsal falciforme. Espèce grégaire (groupes de plusieurs dizaines d’individus) à déplacement lent.

LES OISEAUX

Pingouin torda (Alca torda)
Envergure : 60 à 69 cm.
Difficile de croire qu’il soit possible d’observer des pingouins sous nos latitudes ! Et pourtant… Il est souvent confondu avec son cousin le Manchot (dont la traduction anglaise est « penguin »), habitant des terres australes et antarctiques. Ces deux oiseaux poursuivent et capturent le poisson sous l’eau en s’aidant de leurs ailes, mais seul le pingouin est capable de voler. Migrateur, il est régulièrement observé au plus froid de l’année dans les eaux poissonneuses du Golfe du Lion.

Fou de Bassan (Morus bassanus)
Envergure : 170 à 192 cm.
L’harmonie blanche du plumage adulte de cet élégant et grand oiseau pélagique n’est rompue que par l’extrémité noire de ses ailes et sa nuque jaunâtre. Une alimentation à base de poissons amène parfois le fou à suivre les navires qui rejettent à la mer les déchets de leur pêche. Voilà un juste retour des choses, si l’on se souvient qu’autrefois les pêcheurs repéraient certains bancs de poissons grâce à ses spectaculaires plongeons.

Puffin Yelkouan (Puffinus yelkouan
Envergure : 78 à 90 cm.
Blanc dessous et brun dessus, cet oiseau au plumage contrasté se rencontre au large ou près des côtes, le plus souvent en bande de plusieurs dizaines à centaines d’individus. La population méditerranéenne continentale (300 à 400 couples) nidifie sur les îles d’Hyères et de Marseille, dans des terriers et crevasses.

Puffin des Baléares (Puffinus yelkouan mauretanicus)
Envergure : 75 à 90 cm. 
Espèce très proche du Puffin Yelkouan, s’en distinguant subtilement par sa silhouette plus massive, sa taille légèrement plus grande, mais surtout par la coloration plus sombre des flancs, des axillaires, des sous-caudales et une bande sombre en travers des couvertures sous-alaires. Il se reproduit exclusivement sur les îles des Baléares. En hiver et au printemps, près des côtes camarguaises, quelques individus sont régulièrement observés dans le sillage du navire en compagnie des P. de Méditerranée.

Puffin de Scopoli (Calonectris diomedea
Envergure : 112 à 126 cm.
Proche parent de l’Albatros, il plane à basse altitude, sans effort apparent, en utilisant les courants d’air générés à la surface des vagues. Son envergure de plus d’un mètre en fait le plus grand des puffins de Méditerranée. De près, on le reconnaît à son plumage gris brunâtre sur le dessus et blanc en dessous. Il possède un épais bec jaune.

Mouette rieuse (Larus ridibundus)
Envergure : 100 à 110 cm. 
L’adulte se distingue de la Mouette mélanocéphale par son bec fin et ses pattes d’un rouge sanguin, par le bord de ses rémiges primaires sombres et sa silhouette fine. L’adulte en plumage nuptial a un capuchon chocolat. Espèce peu marine et sédentaire en Camargue. Elle est observée régulièrement lors des sorties en mer, mais ne s’éloigne jamais de la côte à la différence de la Mouette mélanocéphale, bien plus marine.

Mouette mélanocéphale (Larus melanocephalus
Envergure : 94 à 102 cm.
L’adulte présente un plumage blanc immaculé, si ce n’est le capuchon noir et la coloration rouge du bec et des pattes. L’espèce est également identifiable à son « miaulement » émis en vol par des groupes d’oiseaux comptant parfois plusieurs centaines d’individus. Contrairement à la Mouette rieuse, elle se rencontre fréquemment au large des côtes.

Mouette tridactyle (Rissa tridactyla)
Envergure : 95 à 120 cm. 
Mouette marine de taille moyenne, assez trapue. L’adulte rappelle le Goéland cendré par sa taille et son bec jaune, mais s’en distingue par ses pattes noires. En hiver, elle a une marque grise sur les joues. Depuis 2008, on note à nouveau des observations régulières de quelques individus (2-3) lors des sorties hivernales. Les juvéniles et 1er hiver ont un net « w » noir visible sur le dessus des ailes.

Mouette pygmée (Larus minutus)
Envergure : 75 à 80 cm. 
Espèce la plus petite de la famille des Laridés (goélands & mouettes). Petit bec fin et noir, pattes assez courtes, ailes arrondies et entièrement noires sur le dessous. Vol léger. L’adulte a les pattes rouges, le dessus gris argenté et le bout des rémiges tout blanc. En période nuptiale la tête est noire sans croissant oculaire blanc. Se rencontre en bandes parfois importantes en migration dans les eaux camarguaises, également sur certaines zones d’hivernage (golfe des Saintes-Maries-de-la-Mer). Espèce régulière lors des sorties en mer et abondante en avril en migration.

Goéland leucophée (Larus michaellis
Envergure : 120 à 140 cm.
Ce grand goéland au comportement grégaire présente une coloration de plumage variant avec l’âge : les individus les plus jeunes revêtent un plumage brun, remplacé au terme de 4 années de mues successives, par un manteau gris. L’oiseau atteint alors sa maturité sexuelle. Sa taille imposante, ses pattes et son bec jaune le distinguent des autres représentant de sa famille (Laridés : mouettes & goélands). C’est l’espèce la plus représentée lors de nos sorties (90 % des oiseaux).

Goéland brun (Larus fuscus)
Envergure : 135 à 150 cm. 
Ce grand goéland est une espèce régulièrement observée lors de nos sorties en mer bien que les individus dénombrés soient peu nombreux (2-3). L’adulte se distingue du Goéland leucophée principalement par la coloration noirâtre de son manteau et du dessus de ses ailes. Vues par-dessous, les extrémités des rémiges sombres le distinguent également du G. leucophée. Bec et pattes jaunes.

Goéland railleur (Larus genei)
Envergure : 100 à 110 cm. 
Espèce peu marine et très occasionnelle lors des sorties en mer. Peut être confondu avec la Mouette rieuse bien que l’allure générale de ce goéland paraisse plus élancée et qu’il ne possède pas de capuchon noir (cf. M. rieuse). La blancheur du cou et de la tête constitue un bon critère de reconnaissance. Bec long, fin et rouge foncé. L’adulte possède une coloration nuancée rose sur la poitrine.

Goéland d’Audouin (Larus Audouinii)
Envergure : 125 à 140 cm. 
Goéland méditerranéen plus petit que le G. leucophée. L’adulte se distingue de ce dernier par la coloration noire de ses pattes et son bec rouge vif, cerclé de noir, dont l’extrémité est jaune. Dans le bassin occidental de la Méditerranée, il niche sur les îles de Corse, Sardaigne, Baléares et dans le delta de l’Èbre. C’est une espèce observée très occasionnellement lors de nos sorties en mer.

Goéland cendré (Larus canus)
Envergure : 110 à 120 cm. 
Goéland de taille moyenne aux allures de Mouette en raison de sa petite tête et de son bec fin. Bec et pattes jaunes. En vol, les croissants blancs du bout de l’aile constituent un bon critère de reconnaissance. Se mélange volontiers aux goélands leucophée. Visiteur régulier lors de nos sorties en mer, mais en petit nombre (1-2 individus).

Guiffette noire (Chlidonias niger)
Envergure : 64-68 cm. 
Bien que se reproduisant dans les marais d’eau douce, elle hiverne en mer ; en migration, elle est observée en nombre important sur les côtes de Camargue au printemps et en automne. L’adulte en plumage nuptial est facilement reconnaissable à sa tête et son ventre noir, ses ailes gris cendré et le dessous de la queue blanc, contrastant avec le noir du ventre. Les guifettes sont observées en groupe. Lorsqu’elles se nourrissent, elles volent sur place et picorent la surface de l’eau. Vol léger et gracieux.

Sterne naine (Sterna albifrons)
Envergure : 50 à 55 cm. 
La plus petite des sternes, observables près du littoral, en train de pêcher en effectuant un vol stationnaire à quelques mètres au-dessus de l’eau avant de plonger. Les ailes sont fines et la queue peu échancrée. Se reconnaît à son bec jaune à bout noir, sa calotte noire et la tache frontale blanche. Oiseau nicheur estival que l’on rencontre à partir de la fin du mois de mars.

Labbe parasite (Stercorarius parasiticus
Envergure : 110 à 120 cm. 
Il s’agit du labbe le plus répandu. Régulier et abondant (7-8 individus différents lors d’une sortie) sur les côtes camarguaises en période de migration prénuptiale (mars-avril-mai). Comme chez les labbes pomarin, il existe une forme sombre et une forme claire. Il se distingue du L. pomarin et du L. à longue queue par la forme pointue de sa queue et sa silhouette élancée. Le plus kleptoparasite des labbes, il a tendance à traquer ses victimes plutôt qu’à les attaquer directement.

Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus)
Envergure : 105 à 115 cm. 
Espèce occasionnelle en Camargue (avril-mai) car son couloir de migration habituel est la façade atlantique. La plus petite des 4 espèces de labbes. Se distingue de tous les labbes par sa longue queue et particulièrement ses 2 longs brins. Nicheur de la toundra arctique.

Macareux moine (Fratercula arctica)
env. : 50 à 60 cm
On a coutume d’assimiler ce magnifique « clown des mers » aux contrées nordiques, mais il existe aussi une population séjournant en Méditerranée, pendant la période estivale. Certains oiseaux immatures fréquentent le large des côtes varoises et du Golfe du Lion, tandis que les adultes rejoignent le temps de la reproduction, les falaises du Nord de l’Europe. En livrée nuptiale, le bec de l’adulte se pare de couleurs vives. Sa beauté et sa confiance à l’égard de l’homme ont fait du macareux un symbole des oiseaux arctiques.

Grand cormoran (Phalacrocorax carbo
Envergure : 130 à 160 cm.
Le plus grand des cormorans. Se reconnaît à son plumage entièrement noir à l’exception de la tache blanche à la cuisse chez les adultes nicheurs, et de la poitrine plus claire chez les jeunes. Le vol est direct et les battements d’ailes sont rapides. Peu à l’aise au décollage, l’oiseau marche sur l’eau lourdement avant de prendre son envol. Pêche souvent en groupe de plusieurs dizaines d’individus.

AUTRES ESPÈCES REMARQUABLES

Tortue caouanne (Caretta caretta)
Parmi les 5 espèces de tortues marines observables en Méditerranée, la Tortue caouanne est la plus commune et la seule à nidifier en dehors des Tropiques. Ses sites de ponte méditerranéens principaux sont la Grèce, la Lybie et la Turquie. La majorité des tortues observées dans le bassin occidental de la Méditerranée sont des immatures nées en Floride et qui ont fait une migration trans-atlantique. Les prises accidentelles dans les filets de pêche constituent les menaces principales pour l’espèce, notamment pour les individus immatures séjournant plusieurs années près des côtes.

Poisson-lune (Mola mola)
La présence d’un poisson-lune en surface se manifeste de 2 façons :
- la nageoire dorsale affleure à la surface de l’eau, ou même dépasse largement en effectuant des mouvements de balancier ;
- ce disque blanc flottant à la surface peut être confondu avec un sac plastique à la dérive.
Ce poisson reste peu connu à l’heure actuelle. Il se nourrirait de méduses et de céphalopodes.

Requins, Raie - ici un Diable de mer (Mobular mobular)
La famille des sélaciens est représentée lors des sorties par les observations très occasionnelles de Diable de mer méditerranéen (Mobula mobular), Requin pèlerin (Cethorinus maximus) et Requin à peau-bleue (Prionace glauca). Les requins trahissent leur présence en surface en faisant apparaître leurs nageoires caudale et dorsale et en effectuant des mouvements latéraux. Chez la raie ce sont les «ailes» qui apparaissent hors de l’eau.

Thon, Espadon - ici une Bonite à dos rayé (Sarda sarda)
Ces grands poissons (thon rouge : 4 m et 600 kg) pélagiques et migrateurs, sont visibles au large de nos côtes à la belle saison. Leur forme hydrodynamique, rappelant celle des dauphins, leur permet d’atteindre des vitesses de 100 km/h (espadon) pour capturer petits poissons et céphalopodes. Nous croisons régulièrement des «mattes» de bonites à dos rayé (Sarda sarda), de thons blancs (Thunnus alalunga) ou germon et observons furtivement les sauts des espadons (Xiphias gladius) et des thons rouges (Thunnus thynnus).